Photo : Mautourco, Mauritius
(Full acknowledgements are made here).
(Bassin esclaves, Pamplemousses, Mauritius).
Slavery ended in Mauritius around 1835.
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SOMAN RAGAVAN
7 December, 2023
Poem : “RAPT ET SAUVETAGE” (appears on this site).
(a) This poem relates to slavery in general, to slavery in Mauritius in particular, and to the rescue of a White child by a Black female slave in the face of deadly attacks by Black runaway slaves against a certain house in Mauritius during the slavery days. Please see the article entitled“Combat à mort,” published in “5-PLUS DIMANCHE” newspaper on 7 April, 1996, (page 19). In this article, J. L. Chan Low makes reference to : Marcelle Lagesse : “L’ÎLE DE FRANCE AVANT LABOURDONNAIS,” (1978). For more details on the inhuman treatment which was given to slaves, please see the article “Récit de marrons. Les Mutins de la Liberté,” by J. L. Chan Low in “5-PLUS DIMANCHE” newspaper, 7 July, 1996, (page 19).
The Black slave was working as babysitter with a White family. Look at the following :
--she had been kidnapped from her village in Africa; marched to the coast; forced on board a ship for Mauritius;
--she was sold as a slave;
--she was bought and kept almost as a prisoner in the house of her employer;
--she was working as a babysitter for them, looking after a White baby;
--runaway slaves (runaways) had attacked the house; both herself and the baby were in danger;
--in one second she could have settled her scores; she could have left the baby and escaped from the house to save her own life; the baby would most probably have been killed;
--in one second she listened only to her woman and maternal instincts; she saved the White baby from death at the hands of her own tribe, although she was herself a slave at the hands of her White employers (captors);
--in the process, she had put herself in mortal danger of death at the hands of her own tribe.
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POEM : “LES PROUESSES MEURTRIÈRES”
(a) This poem is on the subject of runaway slaves who were relentlessly hunted like beasts in Mauritian forests. Sometimes a pack of dogs would be set loose upon the slaves, who, in spite of their prowess, were thus mercilessly savaged before being killed or captured.
(b) On this subject, reference may be made in particular to the following articles by J. L. Chan Low :
[1] “Récit de marrons. Adoucissements des peines ?” “5-PLUS DIMANCHE” newspaper, 28 April, 1996, (page 19).
[2] “Récit de marrons. Les détachements.” “5-PLUS DIMANCHE” newspaper, 5 May, 1996, (page 19).
[3] “Récit de marrons. Les Mutins de la Liberté.” “5-PLUS DIMANCHE” newspaper, 7 July, 1996, (page 19).
(c) Also see :
[1] “Récits de marrons. Répression du marronage : Le code légal,” in “5-PLUS DIMANCHE” newspaper of 21 April, 1996, (page 19). (This article by J. L. Chan Low makes reference, among others, to : Abbé Alexandre Gui Pingré : “JOURNAL DE VOYAGE” [1761]).
[2] “Amédée Nagapen explore le marronnage.” “Le MAURICIEN” newspaper, 22 May, 1999, (page 7).
[3] Nitt Chitamun :“The rape of the soul.” Supplement of “L’EXPRESS” newspaper, 7 July, 2000, (page V)
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LES PROUESSES MEURTRIÈRES
Loin, au fond d\'un épais bois s\'étant réfugié,
Le pauvre \"Marron\" s\'est finalement terré ;
De loin montent des cris, des aboiements terribles :
Dieu, comment finiront donc ces combats horribles…
Quelle vie ! Quelle existence dans ces contrées :
Que d\'insupportables terreurs en ces journées…
Rongé par la faim, tenaillé par la peur,
Le \"Marron\" ne voit partout que terreur.
De bois en bois, de montagne en montagne,
De clairière en clairière, de plaine en plaine,
Partout une impitoyable battue se déchaîne :
Le perfide pays tout entier est érigé en bagne.
Qu\'elle est loin, la pauvre mère Afrique :
Oh, la reverra-t-on jamais un jour ?...
Ici, partout, à chaque détour,
Rien qu’une fin tragique.
Les assassins s\'organisent maintenant en milices
Pour mieux perpétrer ici-bas leurs cruels supplices ;
Quelle intraitable cruauté chez cette sanguinaire race :
Quelle folie insatiable, quelle obsession de rapace…
Le \"Marron\" n\'a repris, en fuyant ces cases,
Que son droit le plus élémentaire et sacré ;
Mais, une féroce \"punition\" émane de ces bases :
Quel bel exemple fera ce sauvage supplicié…
Pour une sanglante main, pour un cadavre exquis,
On paye en pièces sonnantes et trébuchantes ;
Très peu résisteront à ces tentations alléchantes :
Ils feront de grandes battues dans l\'épais maquis.
Tenez ! Se rapprochent les cris, les aboiements,
Pour atteindre le pauvre \"Marron\" tremblant,
Terré, là, dans ses derniers retranchements :
En perspective, quel dénouement sanglant…
Les chiens, gros, gras, déchaînés, bondissent…
La langue pendante, la gueule entre-ouverte,
À droite, à gauche, de partout, ils surgissent…
Les \"chasseurs\" ont fait leur grande découverte…
Comme leurs chiens, les \"chasseurs\" salivent…
Aux \"chasseurs\" aussi ces sensations arrivent…
Essoufflés, mais souriants, les tueurs se cachent :
Leurs derniers dogues triomphalement ils lâchent.
Quelle scène effroyable… Quel ultime combat…
Comme le pauvre \"Marron\" désespérément se bat…
Couvert de sueurs, reluisant de transpiration,
Il saisit sa hache, et refuse toute reddition.
Une bonne demi-douzaine de chiens, de féroces bêtes,
De dogues musclés, aux terribles dents pointues,
Convergent ici, au point culminant de ces battues :
Dans le village voisin on attend de belles fêtes…
Alors qu\'au \"Marron\" est nié le moindre souper,
Les chiens se régalent, eux, d\'un somptueux dîner ;
On nourrit bien, on engraisse les voraces bêtes
Pour n’épargner au \"Marron\" même la tête.
Respirant comme une bête, le \"Marron\" brandit sa hache :
De loin, il entrevoit, embusqué, un \"chasseur\" --- un lâche.
Le \"Marron,\" traqué, se décide de se battre à mort,
Si c\'est ainsi, dans ce bois, que doit s\'achever son sort.
Tenez ! Sa hâche fend l\'air avec un glacial sifflement :
AOUUUU !... Ce dogue est prêt pour l\'enterrement…
D\'autres bêtes surgissent, dansent dans le carnage :
Ces chiens ont, eux, au moins, un peu de courage…
Là, dans cette valse macabre, ce tango sanglant,
Des chiens trébucheront, trépasseront en hurlant ;
Le sang giclera du fond de leurs entrailles :
Sur ces corps déchiquetés, quelles entailles…
Une par une, elles y passeront toutes, ces bêtes :
Dans la rougeâtre clairière tomberont les fendues têtes ;
Mais, soudain, sur la forêt est descendu un terrible silence :
Ah, les \"chasseurs\" nagent toujours dans la démence…
Épuisé, ensanglanté, le \"Marron\" est néanmoins craintif :
Il sait que pour son cadavre existe bien un certain tarif ;
Oh, oui, on légifère aussi pour les corps et les mains :
Comme on sait légiférer chez ces « civilisés » « humains »…
Le \"Marron\" a finalement réduit au silence les chiens :
Mais, il ne reverra plus jamais, plus jamais, les siens ;
Les \"chasseurs,\" embusqués, visent silencieusement :
Le \"Marron” n’échappera pas à son enterrement.
Pour la solution finale, les « justiciers » sont fins prêts :
Le peloton d’exécution aussi. FEU À VOLONTÉ !
Ah, de sourdes détonations déchirent la forêt !
Des steaks saignants dans la clarière ensanglantée….
Messieurs les \"chasseurs,\" vous n’êtes pas des infâmes :
Parmi les gisants chiens, le « vulgaire » \"Marron\" tombe :
Dans une mare de sang, le martyr finalement succombe :
Dans le sang, le sien et celui des chiens, il rend l’âme.
Messieurs les \"chasseurs,\" vous avez tiré les premiers :
Vous n\'êtes pas des bourreaux : seulement des justiciers.
Puisqu\'il vous dérangeait tant, ce sinistre individu,
Vous l\'avez si bien LÉGALEMENT exécuté. Abattu.
Les règlements, VOS règlements, vous l\'y ont bien autorisés :
Comme un chien, là, sur les chiens, le martyr a succombé ;
Allez-donc maintenant savourer là-bas votre bœuf braisé :
Dégustez ces steaks saignants, ce délicieux poisson pané…
«Justice» a été faite. On en est bien rassuré.
Ce sera plus sécurisant ici, dans cette contrée.
Mais, ici et là dans la forêt, des tombes anonymes,
Qui, des siècles après, chanteront des hymnes.
À plaindre les \"chasseurs,\" on s\'évertuera :
À défendre ces assassins, l\'histoire s\'y plaira ;
Les pauvres \"Marrons\" seront traités de fainéants
Par ceux qui mordront dans leurs steaks saignants.
Dans la forêt, des tombes anonymes, ici et là :
Mais, une irrépressible rétribution que voilà…
De ces tombes anonymes s\'élève une accusation,
Pour confondre les \"chasseurs\" et leur élocution.
Des villages africains, aux craquants navires,
Des foires obscènes où trottinaient les sires,
Des cases maudites où croupissaient les miens,
S\'élève la voix de mes ancêtres --- ces \"chiens.\"
Ce réquisitoire implacable, cette voix de revenants,
Cette voix accusatrice, cette voix d\'outre-tombe,
Cette voix des dénonciateurs, cette accusation des plaignants,
Pointant là-bas, vers l\'abominable ESCLAVICIDE, l\'hécatombe…
Des siècles après, ces récits de colons, ces vers dérangeants,
Cette inculpation des criminels, ces terribles écrits défiants,
Ces paroles accablantes, si gorgées d\'histoires sanglantes,
Démentiront chez les \"civilisateurs\" les prétentions savantes.
Il y aura des historiens pour les colons :
Il y aura des poètes pour les \"Marrons\" :
Les historiens expliqueront et justifieront :
Les poètes accuseront et dénonceront.
Eh bien, comme il leur plaira ils diront,
Les colons, ils diront ce qu\'ils voudront…
Et ils se déchaîneront de nouveau,
Ces \"chasseurs\" en mal de tombeau...
Ces écrits franchiront les vallées, les monts, la mer :
À leurs gâteaux et petit-fours, un arrière-goût amer
Trouveront les sinistres \"chasseurs\" et colons,
Ceux qui se vantent de leurs \"civilisateurs\" dons…
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(END)