Dans le futur tracé par l\'esprit de Bentham,
Une tour de surveillance, la lumière sans fin émane,
Là où les murs voient tout, de l\'intérieur, imminents,
Signe avant-coureur d\'une terreur naissante.
Orwell a peint un tableau sombre, dans 1984,
Où les libertés s\'étiolent sous le poids des regards.
Big Brother veille, omniprésent, omnipotent,
Instillant la panique dans le cœur battant des masses.
Une citadelle pas faite de pierre mais de peurs ancrées,
Où la surveillance se déguise en bienveillance.
Les vérités se tordent, les intentions se brouillent,
Sous le joug d\'une surveillance qui se veut protectrice.
Dans ce monde, chaque souffle et chaque murmure
Sont captés, scrutés par des yeux de fer.
Le pouvoir surveille, analyse sans jamais sommeiller,
Décortiquant le réel en un millier de fragments.
La peur à venir, susurrée par des vents numériques,
Se répand à travers les écrans connectés de nos foyers.
Chaque écran une fenêtre, chaque fenêtre un œil,
Reflet fidèle de nos gardiens, désormais intimes et omniprésents.
Les visions numériques anticipées par Orwell
Se concrétisent, sans faille, dans notre quotidien surveillé.
Le panoptique de Bentham, élargi et renouvelé,
Érode insidieusement l\'intimité, la réduisant en cendres.
Au sein de ce cercle oppressant de pouvoir et de désespoir,
Nous voyons s\'effacer l\'ombre et la possibilité de retrait.
La surveillance constante redéfinit notre existence,
Et laisse nos esprits entravés par de nouvelles chaînes.
Voici l\'avertissement pour nos lendemains,
Une vie surveillée, où la terreur est devenue norme.
Dans ce monde scrupuleusement orchestré,
Nous observons, impuissants, le temps se dérober.
© Susie Stiles-Wolf