krzis-Lorent

ILES

Je suis l’îlot dressé sur l’océan des têtes,
Un roc solide que rien ne vainc.
La foule me caresse ou bien me fait tempête,
Mais je garde en mon sein la mémoire du lin.

Vous passez tous, lourds de bruits, de pas, de feux, de fêtes,
Vos pensée sont une rive, un désir sans vision d’un destin.
Et moi, perdu parfois dans mes marches secrètes,
Je deviens vos soupirs, vos fatigues,votre pain.

Parmi mille regards, un seul porte une flamme,
Il brûle à l’envers du tumulte engourdi.
C’est peut-être un enfant, un silence, une femme,
Mais tout l’univers tient dans cet éclair hardi.

Tout être est une feuille, un frisson, une veine,
Et tous, nous composons la forêt du vivant.
Un vent passe et murmure aux branches souveraines
Hélas chacun parle pour soi, mais le chant est mouvant.