À une dame

Mellin de Saint-Gelais

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Au temps heureux que ma jeune ignorance
Reçut l'enfant qui des dieux est le maistre,
Vous cognoissant qu'il ne faisoit que naistre,
Voulustes bien le nourrir d'esperance.

Mais puisque vous et sa perseverance
L'avez fait grand plus qu'autre onc ne peut estre,
Au lieu d'espoir vous le laissez repaistre
Seul à part luy de mon mal et souffrance.

Ne pour essay que je fasse, ou effort,
Possible m'est l'oster de sa demeure
Car plus que moy il est devenu fort.

Maugré moy donc il faut qu'il y demeure,
Mais maugré luy aussy ay ce confort
Qu'il sortira au moins mais que je meure.

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