Fais-toujours semblant ! ; 12 March, 2024

Soman Ragavan

12 March, 2024

 

 

FAIS-TOUJOURS  SEMBLANT !

 

Tu veux nous faire croire, Joe, que tu es mortel,

Toi, notre unique Joe, notre irremplaçable citadelle,

Toi, qui régnais en maître sur notre coeur,

Toi, sur qui est maintenant lancée cette fleur.

 

Mais, dans notre coeur tu resteras immortel,

Car, tu nous as laissé un souvenir éternel;

Beaucoup essaieront de suivre tes pas :

Ils y lutteront sans cesse, jusqu'au trépas.

 

Tu étais, Joe, une véritable institution,

Une bibliothèque riche, ambulante ;

De la cour, à la plage grouillante,

Tu polarisais toujours toute l'attention.

 

Tu étais de ces hommes faits de rêves,

Car, même tes apparitions les plus brèves

Soulevaient toujours tant de passions :

Tu es, ami, la coqueluche de ces bastions.

 

Force inépuisable, comme ton fier cheval,

Détonateur des foules, habile harangueur,

Ta passion n'ayant eue d'égale que ta grandeur,

Tu resteras à jamais notre fiable fanal.

 

Si les rives de cette terre n'ont pu te contenir,

Les murs de ce caveau pourront-ils te retenir ?

Oui, Joe, tu seras toujours notre vizir,

Notre passé, notre présent, notre avenir.

 

Tu nous harangues, du fond même de ton caveau,

Tu nous exhortes, de l'intérieur de ce tombeau,

Tu nous incites à foncer vers un renouveau :

Mais, sans toi, Joe, QUEL RENOUVEAU  !

 

Tu fus de ces hommes comme on ne fait plus :

De ce trop-plein d'amour tu avais un surplus;

Parmi nous tu es apparu, pour ensuite disparaître :

Ton semblable, pour nous, ne pourra jamais naître.

 

Car, à toi, Joe, fut donnée cette unique destinée :

Ton coeur regorgeait, débordait de magnanimité;

D'autres viendront : ils gesticuleront et partiront :

Ils essaieront de t'imiter : jamais ils n'y réussiront.

 

À qui, père, à qui, grand-père,

À qui, frère, à qui, confrère ;

Et, dans la cage aux lions descendant,

Tu fus ici-bas simplement transcendant.

 

Lorsqu'on regrettera les inoubliables jours d'antan,

Lorsqu'on rêvera de cette belle épopée fantastique,

Lorsqu'on recherchera un meneur charismatique,

On se souviendra toujours de toi comme un battant.

 

Régnant comme un sire sur les cours de justice,

Tu désarmais plus d'un avec ta pointe de malice;

Et les tribunaux résonnaient jusqu'aux cloisons

Quand tu déclenchais, frère, tes légales oraisons.

 

Puisque tu as emporté avec toi, Joe, ton légal don,

Certains croupiront sûrement, à l'avenir, en prison;

Les tribunaux tremblaient quand tu tonnais : "OBJECTION ! "

Comme tu détenais le secret de cette dévastatrice élocution !

 

Encyclopédie légale, faiseur de jurisprudence,

Charmeur des jurés, demandeur de clémence,

Protecteur des persécutés, pourfendeur des injustices,

Libérateur des prévenus, pourvoyeur de bénéfices !

 

Avocat qui gagnait si bien les causes dites "perdues,"

Héros qui prenait par la main les enfants des rues,

Avocat qui triomphait avec les causes célèbres,

Maître-à-penser qui brillait dans les ténèbres.

 

Certains perdront peut-être leurs procès, sans toi :

Ils ne seront plus comme avant, le droit, la loi :

Il ne sera plus comme avant, le barreau :

Ta place est partout, sauf dans ce caveau.

 

Te plongeant jusqu'aux entrailles des austères prisons,

Contre vents et marrées luttant, en toutes saisons,

Tu  finissais souvent, Joe, par avoir si bien raison :

Grâce à toi, certains ont échappé à la pendaison.

 

De ton vivant même tu étais  une institution :

Un véritable malheur faisait ta seule apparition;

Partout on s’émerveille de ta belle diction :

Personne ici-bas ne veut croire à ta disparition ....

 

Pour te remercier de ces années inoubliables,

Pour te récompenser pour ces gestes affables,

Pour te comprendre, une vie entière suffirait-elle ?

Pour chanter ta gloire, quelle langue conviendrait-elle ?

 

D'autres convois sont passés, et on a regardé :

Devant le tien, Joe, on est resté si atterré ;

Tu veux nous faire croire, Joe, que tu es mort :

Toi, sacré farceur, toi, Joe, trompe-la-mort !

 

Non, Joe, tu n'es pas mort :

À toi est nié un tel sort;

Oui, Joe, tu fais semblant :

Tu es là, parmi nous : vivant.

 

Dans notre coeur restera gravé ta mémoire,

Car, tu faisais, de ton vivant même, l'histoire;

Le monde entier se souviendra de ta mission :

Toi, chevalier sans peur, l'idole de la nation.

 

Sur ton cheval, à la manière des conquérants,

Au galop tu t'élançais sur les verdâtres champs;

Courrait après toi partout une foule d'enfants

Qui te suivait fidèlement dans tous les camps.

 

Tu avais traversé les déserts, des années durant :

Cavalier seul, tu avais nagé, Joe, contre-courant ;

Mais tu n'as jamais cessé de procurer ce mieux-être :

Beaucoup trouvèrent en toi un si admirable maître.

 

Maître, nous pleurons et sur nous-mêmes et sur toi :

Comment donc vivre des lendemains sans toi !

Avocat des anges, avocat du diable,

Tu viens tout droit, Joe, d'une fable.

 

Pour des milliers d'enfants tu fus un père,

Pour des milliers de fans tu restes un héros;

Sur ces souvenirs notre coeur se resserre :

Ce poème sur ta vie, Joe, ne pourra être clos.

 

Maître, tu n'es ni en retraite, ni en retrait :

Tu es encore à l'avant-plan : c'est un fait ;

Tu resteras parmi nous, c'est notre souhait :

Dis-nous que tu fais une farce, s'il te plaît !

 

À déchaîner les foules, à faire pleurer la population,

Il fallait, Joe, un être de ton charisme, de ta vision;

Une lanterne seras-tu ici-bas, dans chaque maison :

C'est ce que chantera toujours notre funèbre oraison.

-------------------

  • Author: Soman Ragavan (Pseudonym) (Offline Offline)
  • Published: March 12th, 2024 10:12
  • Category: Unclassified
  • Views: 1
Get a free collection of Classic Poetry ↓

Receive the ebook in seconds 50 poems from 50 different authors




To be able to comment and rate this poem, you must be registered. Register here or if you are already registered, login here.