Le Feu que nul n’éteint
J’ai gardé sous la cendre un feu doux, invisible,
Trop secret pour brûler, mais trop fort pour qu’il plie.
Ils ont cru que j’étais de silence stérile,
Mais j’étais brasier lent, en veille, en alchimie.
Quand tout semblait glacé, que l’homme était de pierre,
Quand l’amour s’enfuyait des bouches familières,
J’ai nourri, sans parler, une flamme obstinée,
À l’abri des regards, dans l’ombre abandonnée.
Ce feu n’est pas colère, éclat ni vanité,
Mais source souterraine au fond de ma clarté.
Il me tient, il m’élève, il m’enseigne à tenir,
Il me rend à la vie sans me faire mentir.
Je n’ai pas crié "gloire", je n’ai pas pris d’armes,
Mais j’ai veillé la flamme au milieu des vacarmes.
Et parfois, sans un mot, un être me comprend :
C’est qu’il porte en secret le même feu vibrant.
Le feu que nul n’éteint n’a besoin de paraître,
Il éclaire les pas, il apprend à renaître.
Et même seul, blessé, oublié des chemins,
Je sais qu’un feu me parle au creux de mes deux mains.
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Author:
krzis-Lorent (
Offline)
- Published: July 7th, 2025 08:17
- Category: Unclassified
- Views: 2
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