Là où le silence me reconnaît

Ce n’est pas l’absence de bruit que je cherche,
mais un espace doux entre deux battements,
le silence posé comme une couverture
sur les cris du monde et les doutes anciens.

Ma fille rit dans la pièce d’à côté,
ma femme fredonne en pliant le linge.
Et moi, je suis là, dans l’ombre du bruit,
à écouter ce que le silence murmure.

Autrefois, je fuyais ces moments calmes,
j’y voyais le vide, la peur, l’ennui.
Mais aujourd’hui, je sais :
le silence est une présence, pas une absence.

C’est là que je me retrouve —
sans masque, sans rôle,
juste moi, et c’est assez.

J’apprends à ne rien corriger,
à ne pas expliquer chaque cicatrice.
À m’aimer, même dans l’immobilité,
comme on aime un paysage nu.

La paix, ce n’est pas le calme parfait.
C’est le droit d’exister sans s’excuser.
C’est une lumière douce
qui vient de l’intérieur.

Et chaque jour,
je retourne dans ce lieu sans mots
où le silence me reconnaît
et m’accueille.

© Susie Stiles-Wolf