R oger, Bâtisseur de l’Aube
Je m’appelle Roger. Sous l’aube qui se lève,
J’avance, cœur battant, sur le chemin du rêve.
Fils du fer et du vent, compagnon du ciment,
J’ai forgé dans mes mains le monde et le moment.
Quand l’aube ouvre ses yeux sur l’échafaud qui tremble,
Je sens battre en mon sang la terre et ses emblèmes.
J’élève, bloc par bloc, des songes de granit,
Et mon front, de sueur, se couronne d’esprit.
Car bâtir, c’est prier ! Chaque pierre que j’aime
Est un vœu dans la chair, une part de moi-même.
Je parle aux murs muets, j’écoute le métal,
Et l’effort a pour moi la beauté d’un moral.
J’ai vu l’orage au ciel, j’ai vu la nuit profonde,
Mais je porte en mon cœur le flambeau de ce monde :
Le rire d’un enfant, ma fille, ô don du Ciel,
Clarté de ma journée et raison de mon zèle !
Quand son regard m’appelle, il fait plier le sort,
Et l’univers brisé renaît sous son effort.
Je sens dans sa douceur l’écho de ma puissance,
Et la foi du travail devient la Providence.
Qu’on m’oublie un matin, qu’on rase mes chantiers,
Le vent dira mon nom sur les toits oubliés.
Car j’aurai bâti droit, j’aurai bâti sincère,
Et l’amour, seul ciment, survivra sur la terre.
À ma fille, flamme du monde
Ô toi, ma douce enfant, fruit d’un ciel que j’implore,
Étoile du matin que mon labeur honore,
Écoute, il est des jours où l’homme, fatigué,
Cherche en son propre cœur un feu pour voyager.
Je t’ai vue, frêle encore, endormie à ma table,
Et j’ai compris soudain que tout était durable :
Le mur, l’espoir, la main, le chant, la volonté,
Quand l’amour les bénit de sa pure clarté.
Tu marcheras plus loin, au-delà de mes rêves,
Là où le monde neuf brise les vieilles grèves ;
Et moi, je serai là, dans l’ombre ou dans la pierre,
Pour t’aider à bâtir ton aube sur la terre.
Va, relève les cœurs, console ceux qui pleurent,
Sème au vent des cités les graines du bonheur.
Que ton rire soit pont, que ton pas soit lumière,
Et que l’homme en te voyant croie encor à la terre.
Je t’ai donnée un nom, je t’ai transmis un feu :
Le courage du jour, le regard vaste et bleu.
Quand tu douteras d’homme ou du sort qui t’assaille,
Souviens-toi : ton père a combattu sans faille.
Car j’ai bâti le dur, le lourd, le vrai, le fort,
Mais toi, tu bâtiras le monde et son essor.
Je lègue à ton amour ce que j’ai de plus tendre :
La foi des bâtisseurs, et le droit de comprendre.
Et quand viendra le soir où mes pas s’effaceront,
Tu liras dans le vent ce que mes mains diront :
« L’homme est grand quand il aime, et plus grand s’il pardonne ;
Que l’amour seul demeure, et que tout s’y couronne. »
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Author:
krzis-Lorent (
Offline) - Published: October 22nd, 2025 03:51
- Category: Short story
- Views: 5

Offline)
Comments2
You got me on this one my French is non existent
C'est du Victor Hugo sorti du tombeau ?
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